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Page:Leblanc - Les Milliards d'Arsène Lupin, paru dans L'Auto, 1939.djvu/131

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fin, je te pardonne… Béchoux, veux-tu que je te fasse nommer brigadier ? Oui !… Alors, rendez-vous à la Préfecture de Police, demain matin samedi, à onze heures et demie. Et demande à tes chefs de te donner carte blanche. J’ai besoin de toi… Tu as compris ?

— Oui. Merci ! Ma gratitude…

— File ! »

Béchoux avait déjà disparu. Horace se retourna vers Patricia.

« C’est donc vous, la Belle au bois dormant ? demanda-t-il.

— Oui, c’est moi. Je suis Française par ma mère, et la vieille dame qui habitait ici, non pas folle, mais bizarre, est ma parente. À mon arrivée en France, je suis venue la voir. Elle s’est prise d’affection pour moi. Bientôt, malheureusement, elle est tombée malade et elle est morte presque tout de suite en me laissant ce vieux domaine ruiné et abandonné… J’y suis venue m’établir en me servant de la légende qui l’environnait pour me défendre contre la curiosité. Personne du pays n’aurait osé s’introduire ici…

— Je comprends, dit Horace. Et vous vous êtes arrangée pour me faire acquérir Maison-Rouge à cause de la proximité… Vous aviez une retraite sûre et vous saviez que Rodolphe chez moi serait bien soigné… sans être loin de vous. C’est cela, n’est-ce pas ?

— C’est cela, dit Patricia. Et j’étais heureuse aussi de ne pas être trop loin de vous », ajouta-t-elle les yeux baissés.

Il eut un mouvement pour la serrer dans ses bras, mais se contint. La jeune femme semblait peu disposée aux effusions tendres.

— Et Saïda ? demanda-t-il.