Page:Leblanc - Les Milliards d'Arsène Lupin, paru dans L'Auto, 1939.djvu/148

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« Je m’oppose formellement à cette ouverture ! déclara-t-il d’une voix haute et claire.

— À quel titre cette défense ? demanda le président, faisant un effort vain pour dominer l’événement.

— À titre de moi-même. En outre, les onze cartes n’ont pu encore être authentifiées.

— J’ai fait l’appel, protesta le président.

— Les règlements exigent que cet appel soit fait trois fois pour qu’il n’y ait ni erreur ni omission.

— Une dernière fois, j’appelle le no 9 ? le no 10 ? Personne ne peut nous renseigner ? Il ne nous reste plus de numéros à appeler…

— Et le no 12, qu’en faites-vous ? »

Une voix de femme avait répondu et, rejetant un manteau d’homme, une jeune femme apparut, vêtue de noir, voilée de blanc ; elle s’approcha d’un pas mesuré et prit place sur l’estrade, près du no 11.

« Voici mon signe de reconnaissance », dit-elle en tendant une carte au président.

Maffiano s’exclama, stupéfait :

« Patricia Johnston ! La maîtresse du fils d’Allermy. La dactylographe du vieil Allermy ! La journaliste qui nous a émasqués !

— La femme courageuse que Maffiano poursuit de sa haine et de son amour, déclara à haute voix le no 11.

— Votre maîtresse, hurla Maffiano.

— Ma fiancée, rectifia le no 11 en posant sa