Page:Leblanc - Les Milliards d'Arsène Lupin, paru dans L'Auto, 1939.djvu/155

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et de tous tes trucs. Tu nous coûtes plus cher que tu ne nous rapportes. »

Lupin éclata de rire.

« Tas de mufles ! Et faut-il que tu sois bête, toi, Béchoux ! Alors, une fois de plus, tu t’imagines que, l’arrestation de Lupin étant décrétée, ledit Lupin va vous tomber dans le bec comme une alouette toute rôtie ?

— Ordre de t’arrêter, et vivant, indiqua Béchoux, inquiet malgré lui du sang-froid de son adversaire, qu’il n’osait approcher de trop près. »

À nouveau, Lupin éclata de rire :

« Vivant ! On veut donc me montrer dans une cage, au Grand-Palais ?

— Tout juste.

— Enfant, va !

— Avec les gangsters, nous sommes deux cents.

— Quand vous seriez deux cent mille ! »

Béchoux voulut essayer du raisonnement :

« Oublies-tu que tu es blessé, sanglant, aux trois quarts moribond ?

— Aux trois quarts, tu l’as dit, Béchoux de mon cœur ! Mais c’est ce dernier quart qui est le meilleur. Avec un quart de vie, je vous règle votre compte à tous, mes agneaux ! »

Béchoux haussa les épaules.

« Tu dérailles, mon pauvre Lupin ! Tu n’as plus de forces…

— Et mes réserves, tu les comptes pour rien ? Ma garde impériale ? Celle qui ne se rend pas ? Tu sais, Cambronne !

— Fais-la donner, ta garde !

— Pauvre Béchoux, tu me le demandes ?

— Oui.