Page:Leblanc - Les Milliards d'Arsène Lupin, paru dans L'Auto, 1939.djvu/167

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Cependant, Patricia, qui avait de loin écouté sans mot dire, se rapprocha, prit Lupin à part et lui dit d’une voix brève et tremblante :

« Si c’est vrai, je ne vous pardonnerai jamais…

— Mais si, mais si, dit-il doucement, en posant sa main sur la sienne. Mais elle la retira vivement. Des larmes brillèrent dans ses yeux.

— Non. Vous m’avez encore trahie !

— Patricia, la trahison, c’est vous qui l’avez commise ! Maffiano était incapable de deviner le chiffre des serrures. Une seule personne au monde le pouvait, vous, Patricia, qui connaissiez l’importance qu’avait prise dans l’aventure, et forcément dans mon esprit, le nom de Paule, premier mot de Paule Sinner. Pourquoi avoir confié mon secret à Maffiano ? »

Elle rougit, mais sans hésiter répondit franchement :

« Cela se passait rue de La Baume, pendant qu’il me tenait prisonnière, enfermée dans la chambre au-dessus de la terrasse. J’avais peur pour Rodolphe, peur surtout pour moi… Maffiano, pour consentir à m’accorder un jour de plus avant l’affreux dénouement, exigeait de connaître le mot composé de cinq lettres qui ouvrirait les coffres, car il savait que cinq boutons commandent leurs serrures. Je lui ai dit d’essayer « Paule ». Il l’a fait et a réussi. Mais ce jour de répit, ainsi gagné, m’a permis de