teuil-Longchamp me suffit parfaitement.
— Très bien, mais moi, je n’ai pas l’honneur de vous connaître, mademoiselle !
— Êtes-vous bien sûr ? Voyons. Nous nous sommes rencontrés dans l’escalier d’une maison à New York. Vous ne vous souvenez pas ?… En outre, je vous observe depuis une heure.
— Une surveillance, alors ?
— Oui.
— Et pourquoi ?
— Parce que vous êtes certainement l’homme que je cherche depuis quelques jours.
— Quel homme cherchez-vous ?
— Celui qui peut me rendre un grand service.
— Je suis toujours l’homme qui peut rendre un grand service à une jolie femme, indiqua Horace, toujours galant. Mademoiselle, je suis à vos ordres. »
Il lui offrit son bras et la conduisit parmi la foule jusqu’à cet endroit relativement désert d’où il venait. Sous les arbres du jardin, ils s’assirent.
« Vous n’aurez pas froid, ici ? demanda Horace.
— Je n’ai jamais froid, répondit-elle, en écartant la gaze qui couvrait ses épaules nues.
— Merci », dit Horace avec conviction.
Elle fut étonnée.
« Merci de quoi ?
— Du spectacle que vous me permettez de contempler. Rudement beau. Un marbre grec ! »
Elle fronça les sourcils en rougissant légèrement et ramena la gaze sur ses épaules.
« Vous voulez bien m’écouter sérieusement, monsieur ? demanda-t-elle d’un ton sec.
— Certes, j’aurais tant de joie à vous être utile !
— Alors, voici : je suis attachée à un grand journal de police américain. Cela m’a valu d’être mêlée à une affaire criminelle, dont les derniers épisodes se sont déroulés en France : l’affaire Mac Allermy ! Après avoir réussi dans ma collaboration au journal avec un succès au-delà de tout espoir, je me débats à présent, depuis deux mois, en efforts qui n’aboutissent à rien. Ne sachant plus que faire, je suis allée, il y a deux jours, voir à la préfecture de police un brave inspecteur qui m’avait aidée déjà de ses conseils. Cette fois-ci, il a fini par s’écrier :
« Ah ! si vous aviez la collaboration de Machin ! »