Page:Leblanc - Une femme, 1893.djvu/324

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II

Elle éprouva, dès son arrivée à Rouen, l’impression ordinaire des personnes qui réapparaissent après une longue absence. Elle se croyait un phénomène pour les passants. Elle se montra dans les rues principales. Sa présence devait y faire révolution, depuis un an qu’on ne l’y voyait plus ! Elle attribua aux gens qui la saluaient un air ahuri. Et elle se disait : « Voilà quelqu’un qui va parler de moi… bientôt on colportera : « Vous savez, Mme Chalmin est ressuscitée. »

Ce plaisir savouré, un autre le remplaça.

Un matin, comme elle flânait au lit, Robert la pria de s’habiller et de descendre. Elle le rejoignit au plus vite. Ils gagnèrent la cour où donnaient les anciens bureaux de la rue Stanislas-Girardin.

Leur transformation la frappa. Robert ouvrit