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III

L’enfant, de santé chancelante, vécut grâce à l’énergie de sa mère. Dix-huit mois s’écoulèrent qu’elle lui consacra entièrement. Obligée de renvoyer une première nourrice qui manquait de lait, elle en engagea une autre dont l’indolence faillit souvent nuire au petit. Durant des semaines, elle dut se relever deux et trois fois la nuit, tirer cette femme de son sommeil, et lui tendre l’enfant, trop faible pour réclamer le sein.

Elle veillait à tout. Chaque matin elle pesait le bébé et inscrivait sur un carnet l’augmentation de poids, ou même la diminution. Ce dernier cas, heureusement rare, la désespérait. Également, elle le pesait avant et après chaque tétée et vérifiait ainsi ce qu’il absorbait.

Peut-être apportait-elle à ces détails un peu d’ostentation. Son instinct la poussait à exagé-