Page:Leblanc - Une femme, 1893.djvu/85

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— Quoi ? fit-elle.

— Eh bien, je l’ai eue, tantôt !

Elle s’épanouit :

— Ah ! enfin, ce n’est pas malheureux.

Il dut lui retracer scrupuleusement les détails de l’entrevue, et elle demanda :

— Est-elle ici ?

— Oui, tiens, là-bas, cette brune en bleu.

— Quelle chance, juste à côté de Mme  Lassalle, je vais me mettre entre elles.

La danse finie, Paul avança une chaise, puis se mit à causer alternativement avec Lucie et sa maîtresse. La présentation eut lieu.

La sympathie fut spontanée, une de ces sympathies de femmes qui jaillissent sans raison et qui se changent en une brûlante amitié après une heure de babillage. On se promit d’échanger des visites.

Cependant les domestiques servaient un premier souper, du chocolat, du bouillon, des sandwich, du champagne. La masse des hommes se resserra, s’installa dans le vestibule, et ils buvaient en lançant de grosses plaisanteries.

Quelques-uns s’aventurèrent parmi les dames, des maris surtout, et deux ou trois élégants qui se piquaient de cultiver les salons parisiens et d’en connaître les habitudes.

Georges Lemercier fut de ce nombre. Son vi-