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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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« Au revoir, cher monsieur, dit-il à l’Anglais en exagérant son accent de sud-américain. Ravi que votre jambe se porte mieux. »

Il se heurta aux agents. L’un d’eux lui dit avec beaucoup de politesse :

« Inspecteur Roubeau, de la Police judiciaire. Nous faisons une enquête dans l’hôtel. Puis-je vous demander depuis quand vous connaissez monsieur ?

M. Beamish ? Oh ! depuis quelque temps… Dans le hall… il m’a offert un cigare… Depuis qu’il s’est foulé le pied, je viens le visiter. »

Il déclina son nom :

« Marcos Avisto.

— Péruvien, n’est-ce pas ? Vous êtes sur la liste des personnes auxquelles le commissaire désire poser quelques questions. Voulez-vous avoir l’obligeance de descendre au bureau ? Vous avez vos papiers sur vous ?

— Non, ils sont dans ma chambre, à cet étage.

— Mon collègue va vous accompagner.

L’inspecteur Roubeau regardait, sur le canapé, la jambe de l’Anglais, la cheville bandée, et, sur la table voisine, les compresses toutes prêtes. Il dit, d’un ton plus sec :

« Vous ne pouvez pas marcher, vous ?

No.

— Le commissaire va donc venir ici. Préviens-le, dit-il à son collègue. En attendant qu’il arrive, je vais examiner les papiers de l’Anglais. »

Victor suivit le collègue. Il ricanait en lui-même. Pas une fois l’inspecteur Roubeau, cantonné dans la mission qu’on lui avait confiée plus spécialement à l’égard de l’Anglais, n’avait eu l’idée de l’examiner, lui, Victor,