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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

hasard, n’est-ce pas ? Depuis, j’ai fait ce que j’ai pu pour qu’on ne se doute de rien… »

La baronne se leva. Victor lui dit :

« Encore une fois je m’excuse, madame, mais il le fallait, pour la justice d’abord et pour vous-même aussi… oui, pour vous-même. Un jour vous me remercierez… vous verrez cela… »

Sans un mot, toujours invisible dans ses voiles, courbée sous la honte, elle sortit…

Gustave Géraume fut emmené…


II


Victor, lui, n’avait rien perdu de son sérieux. Cependant il dit, d’un petit ton apitoyé où il y avait malgré tout de la raillerie :

« Pauvre dame ! Ce qui m’a mis sur la voie, c’est la façon dont elle parlait du retour de son mari, cette nuit-là. Elle en gardait un souvenir ému… « Je me suis endormie dans ses bras, » disait-elle, comme si c’était un événement rare. Or, le soir même, d’Autrey me disait qu’il n’avait jamais eu que de l’affection pour sa femme. Contradiction flagrante, n’est-ce pas ? Et tout à coup, quand je l’eus constatée, je me suis souvenu de cette histoire de clef qui était cause de tant de conflits entre le ménage d’Autrey et le ménage Géraume. Ces deux idées se choquant l’une à l’autre, ce fut suffisant, l’étincelle jaillit en mon esprit : Géraume, le propriétaire, l’ancien habitant de l’appartement, la possédait, cette clef. Dès lors la suite des événements se déduisait d’elle-même, comme je vous l’ai exposée.