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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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DIXIÈME CHAPITRE

LE DOSSIER A. L. B.


I



« Je vous dirai, dès l’abord, que cette affaire les dix millions sur laquelle les journaux ont épilogué sans imaginer même un semblant d’hypothèse plausible, me fut apportée par Beamish. Oui, par Beamish. Il avait épousé, après la guerre, une jeune dactylographe d’Athènes, au service d’un Grec fort riche. Cette dactylographe, tuée depuis dans un accident de chemin de fer, lui confia quelques détails sur son ancien patron, qui éveillèrent fortement l’attention de Beamish.

« Les voici. Le Grec, redoutant l’effondrement de la monnaie de son pays, avait réalisé toute sa fortune ; d’une part, valeurs en portefeuille et immeubles situés à Athènes ; d’autre part, propriétés et domaines immenses situés en Épire, et surtout en Albanie. Deux dossiers furent établis, l’un qui concernait la première moitié des richesses, laquelle avait été déposée en titres dans une banque anglaise (ce dossier fut appelé le dossier de Londres), l’autre qui concernait la vente de toutes les propriétés et domaines et qui fut appelé le dossier A. L. B., c’est-à-dire sans aucun doute ALBanie. Or, bien que les deux dossiers, d’après les comptes relevés par la dactylographe, eussent chacun une même