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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

— Quoi donc ?

— Nous avons tué Élise Masson, ou, du moins, un de nos complices l’a tuée et nous sommes responsables de sa mort.

— Non.

— Cependant, c’est la conviction de la justice, et c’est l’opinion courante.

— Ce n’est plus la mienne.

— Alors qui ? Pensez donc ! On a vu une femme qui sortait de chez Élise Masson, et qui devait être moi, et qui était moi, en effet. En ce cas, comment ne serait-ce pas moi qui ai tué ? Aucun autre nom n’a été prononcé que le mien.

— Parce que la seule personne qui aurait pu prononcer un autre nom que le vôtre n’a pas encore eu le courage de le faire.

— Quelle autre personne ? »

Victor sentit qu’il devait répondre nettement. La restriction qu’il avait opposée à Antoine Bressacq en demandant des indications immédiates l’obligeait à reprendre barre sur ses complices et à donner une fois encore la mesure de ses moyens.

« Quelle autre personne ? répéta-t-il. L’inspecteur Victor, de la Brigade mondaine.

— Que voulez-vous dire ?

— Ce que je veux dire peut vous paraître une simple hypothèse, mais n’est sûrement que la stricte vérité, une vérité que j’ai déduite peu à peu des faits et d’une lecture attentive des journaux. Vous savez ce que je pense de l’inspecteur Victor. Sans être un phénomène, c’est un policier de grande classe, mais, tout de même, un policier, sujet, comme tous ses collègues, et comme