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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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« Aucun danger, maintenant. Vous pouvez filer par cette fenêtre, puisque les sonneries n’existent plus. »

Bressacq marcha vers lui et le saisit par le bras.

« Je filerai quand ça me plaira. Et ça ne me plaira que quand j’aurai trouvé le paquet de dix millions.

— Impossible ! vous ne le trouverez pas.

— Et pourquoi ?

— Nous n’avons pas le temps.

— Qu’est-ce que vous chantez ! dit Bressacq en le secouant. Tout ce que vous dites est idiot. L’échelle a dû glisser et s’écarter. Ou bien elle a été emportée par de mauvais plaisants, ou par des types qui l’ont utilisée. Et il n’y a rien de réel dans toutes vos terreurs. Les gardiens sont attachés… mes hommes veillent. Nous n’avons qu’à poursuivre notre besogne.

— Elle est finie. »

Bressacq lui montra le poing. Il était hors de lui :

« Je vais vous f… par la fenêtre, mon vieux. Quant à vos bénéfices… zéro ! Pour ce que vous fichez ! »

Il s’interrompit. On avait sifflé dehors… Une modulation légère et brève qui montait du terrain vague.

« Vous avez entendu, cette fois ? dit Victor.

— Oui… c’est dans la rue… quelque passant attardé…

— Ou bien les types qui ont enlevé l’échelle et qui sont dans le terrain vague… On a été chercher la police. »

C’était intolérable. Un danger réel, précis, on y fait face. Mais le danger rôdait, sans que l’on sût d’où il venait et quelle en était la nature. Est-ce qu’il y avait même du danger ? se demandait Bressacq. La peur croissante d’Alexandra et l’étrange conduite de ce satané bonhomme le troublaient à la fois et le faisaient enrager.