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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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curé une minute comme celle-là, je réduis ta peine à deux ans, à un an de prison. Dans un an « je t’évade ». D’accord ? »

Bressacq balbutia, abasourdi :

« Qui êtes-vous ?

— Tu l’as dit, bouffi.

— Hein ? quoi ? vous n’êtes pas non plus Victor ?

— Il y a bien eu un Victor Hautin, fonctionnaire colonial, et candidat au poste d’inspecteur de la Sûreté. Mais il est mort, me laissant ses papiers au moment même où je voulais m’amuser à jouer, de temps à autre, un rôle dans la police. Seulement, pas un mot là-dessus, hein. Laisse-toi traiter de Lupin, ça vaut mieux. Et puis ne parle pas de ton petit hôtel de Neuilly, et pas un mot contre Alexandra. Compris ? »

Les voix approchaient. Et, au delà de ces voix, on en entendait d’autres, moins distinctes.

Victor, qui allait au devant de M. Gautier, jeta à la jeune femme en passant :

« Dissimulez votre visage derrière votre mouchoir. Et surtout ne craignez rien.

— Je ne crains rien. »

M. Gautier accourait, escorté de Larmonat et d’un agent. Il s’arrêta sur le seuil et contempla le spectacle avec satisfaction.

« Eh bien, Victor, ça y est ? s’écria-t-il joyeusement.

— Ça y est, chef.

— C’est Lupin, cet individu ?

— En personne, sous le nom d’Antoine Bressacq. »

M. Gautier contempla le captif, lui sourit aimablement, et enjoignit à l’agent de lui passer le cabriolet de fer,