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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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Je l’ai ramassée, et c’est ce matin, par le journal, que j’ai su qu’il m’accusait… »

Victor tendit la main.

« L’enveloppe ? Vous l’avez sur vous ?

— Non. Je ne savais où retrouver ce monsieur. Elle est là, dans mon bureau, près de la machine à écrire.

— Allons-y, » dit Victor.

Elle le précéda. Elle occupait un recoin, entouré d’un grillage et d’un paravent. Elle souleva, sur le bout de la table, un paquet de lettres, et sembla surprise. D’un geste fiévreux, elle éparpilla les papiers.

« Rien, fit-elle, stupéfaite. Elle n’y est plus.

— Que personne ne bouge, ordonna Victor à la dizaine d’employés qui s’empressaient autour d’eux. Monsieur le Directeur, quand je vous ai téléphoné, vous étiez seul dans votre bureau ?

— Je crois… ou plutôt non… je me souviens que la comptable se trouvait avec moi, Mme Chassain.

— En ce cas, certains mots ont pu la renseigner, précisa Victor. Deux fois, durant notre communication, vous m’avez désigné comme inspecteur et vous avez prononcé le nom de Mlle Ernestine. Or, Mme Chassain savait, comme tout le monde, par les journaux, que l’on suspectait une demoiselle Ernestine. Mme Chassain est ici ? »

Un des employés répondit :

« Mme Chassain s’en va toujours à six heures moins vingt pour prendre le train de six heures. Elle habite Saint-Cloud.

— Était-elle partie quand j’ai fait appeler la dactylographe à la direction, il y a dix minutes ?

— Pas encore.