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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

petite bourgeoise. Il n’avait pu voir sa figure, qu’elle paraissait dissimuler.

Mauléon ajouta :

« La mort remonte à peu près à la fin de la matinée, selon le médecin légiste, qui, cependant, ne peut préciser à deux ou trois heures près, étant donné le mauvais état de santé. D’autre part, il résulte d’un premier examen, que les objets forcément touchés par l’assassin ne présentent aucune empreinte digitale. C’est la précaution usuelle des gants. »

Victor s’assit dans un coin, les yeux attentifs. Il considérait un des agents qui fouillait la pièce avec méthode, qui soulevait chaque bibelot, scrutait les murs, secouait les rideaux. Un vieil étui à cigarettes, hors d’usage, en paille tressée, fut ouvert et vidé. Il contenait une quinzaine de pâles et mauvaises photographies.

Victor les examina à son tour. C’étaient des photos d’amateur, comme on en prend au cours d’une partie de plaisir, entre camarades. Camarades d’Élise Masson, figurantes, midinettes, commis de magasin… Mais, sous un chiffon de papier de soie qui garnissait le fond de l’étui, il en découvrit une, pliée en quatre, mieux réussie, quoique du même genre, et il fut à peu près sûr qu’elle représentait la mystérieuse créature du Ciné-Balthazar et de « La Bicoque »

Il mit l’étui dans sa poche et n’en parla pas.