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Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/107

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L’ADOLESCENCE EN BRETAGNE

manquer ses cours à la Faculté. Depuis le mois de juillet il a abandonné le Droit. Non seulement il n’aurait pas de quoi payer les frais de son impression, mais voici que les parents de Dinan, sur l’injonction de ceux de Bourbon, le menacent de lui retirer l’argent de sa pension.


Je vais donc goûter d’une nouvelle existence, je vais donc vivre de mon propre travail, ce qui me paraît peu probable, cependant, car je ne suis bon à rien, si ce n’est à réunir des rimes simples ou croisées, lequel travail n’a pas encore sa place, a dit Chatterton.


N’ayant j’amais su la valeur de l’argent, habitué à dépenser en pipes, en tabac et en livres, il doit s’occuper à économiser et résiste aux invitations de ses amis. « Soumis à la direction classique (souligné par L. de L.) de mon oncle, je ne pourrais, sans le froisser vivement — ce dont je n’ai nul besoin, car ce serait encore des nouvelles discussions qui finiraient par m’éloigner de lui — faire de nouveau un voyage qui me forcerait à employer, d’une toute autre manière qu’il ne le voudrait, un argent qu’il ne me donne pas à pleines mains. »

Puis l’hiver approche et Robiou de la Tréhonnais, malgré ses promesses, ne lui a pas rendu le manteau qu’il emprunta un soir de l’hiver dernier, Robiou de la Tréhonnais « ancien seigneur — par ses ancêtres — de manoirs crénelés et de quelques centaines de vassaux, aujourd’hui prolétaire, prosateur en herbe et poète en perspective ».

Il se « soumet ». Mais, indépendant, il songe à