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Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/173

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riche, imposante et douce de son île. À elle et en elle il reportait son cœur souffrant et son intelligence troublée du souci des hautes idées. Saine fraîcheur virginale, généreuse et franche des « matins touchants », magnificence magistrale des midis sublimes qui imposent leurs leçons de sérénité ; douceur attendrie des fins de jours pleines d’un mystère d’humilité tandis que l’océan et le ciel absorbent la petitesse de l’île ; molle suavité et vertige somptueux des nuits où la vie des astres, au bord des mers, se fait sensible à l’être humain, parsème sa pensée en l’immensité — l’accueillirent pour le bercer sans jamais parvenir à l’assoupir, à le retenir, à taire l’altière voix du désir de l’action qui le réveillait des voluptés de l’Ogygie tropicale et le conviait ailleurs.