CHAPITRE VIII
1848
Dès ses premiers écrits, à Dinan et à Rennes, en même temps qu’il exprimait la douce sublimité des montagnes natales, la splendeur naïve des matins, la fraîcheur édénique de l’île tropicale où un visage orangé de créole lui avait révélé le sentiment généreux de la beauté, il laissait affleurer la sympathie intime que lui inspiraient les esclaves noirs dont les misères, dans une nature pacifique et abondante, l’avaient de bonne heure éveillé au sentiment de l’humanité, le cinglaient d’un désir de justice et d’égalité. Il a raconté avec un aristocratique enjouement dans Mon premier amour en prose comment une jeune femme dont la beauté l’avait d’abord enthousiasmé, l’avait déçu et à jamais repoussé par sa cruauté pour ses serviteurs. Comme elle