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Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/315

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rectoire, libertaire et païen. — Le style grec, grand, svelte et décorativement dévêtu, allongeant les lignes nues, épure le goilt des jolies choses pomponnées et retroussées du Louis XV : une chaleur ambrée, une matité orientale colore les visages des portraits de Pauline Bonaparte ou de Mme Récamier qu’une nostalgie des Antilles ou du Bosphore semble, dans le zézayant entourage de Joséphine, avoir parfois couchées en leurs tuniques légères sur ces canapés déroulés ou relevées dans des attitudes d’attente. De même les poèmes de Leconte de Lisle présentent des visages chauds, des corps souples, des passions muettes et vibrantes et, dans une voluptueuse faroucherie, un idyllisme frugal et lumineux sous une atmosphère de belle île parfumée et capiteuse. Ils réveillent au cœur et sous les yeux les souvenirs des pastorales créoles de Bernardin, susceptibles du même effet humaniste et humanitaire sur l’élite du second Empire que Paul et Virginie sur le public du XVIIIe siècle. C’était une dernière Renaissance : et loin d’être un simple recommencement de celle du XVIe siècle, venant après la Révolution, elle avait nécessairement et fondamentalement un caractère républicain.

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Marquant de son trait fort et juste, qui comme le burin crée l’atmosphère par la pénétration même du dessin, l’originalité de Leconte de Lisle, M. Ferdinand Brunetière écrit :