Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE III

L’ADOLESCENCE EN BRETAGNE



L’oncle et les notables de Dinan. — La correspondance avec Rouffet. — L’Annuaire Dinanais. — La beauté de jeunes Anglaises. — Rennes : le baccalauréat et l’École de Droit. — Le théâtre et le Romantisme. — Pessimisme combatif. — Les joies de la libre-pensée et l’amour platonique. — Mobilité du caractère. — Chaste sensualité. Les projets de premier livre. — Les déboires.



Il descend chez son oncle à Dinan. L’adolescent eût sans doute préféré Paris où le conviaient naturellement l’amour de la poésie, surtout de la poésie moderne, et sa fringante curiosité des choses de la politique. Mais la Bretagne est le berceau aristocratique de la famille ; il y a encore des parents.

Dinan est une des villes de France qu’il connaît depuis l’enfance pour l’avoir toujours vue dans les vieilles gravures que son père a conservées[1] et dont le papier a jauni dans l’atmosphère ambrée de tabac de la salle à manger créole. Cette porte du Jerzual dont les pierres, lissées par la suie des temps, paraissent par endroits lavées d’une blan-

  1. D’après les lettres du père citées par M. Tiercelin.