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FLÉCHEUX (Maria), artiste lyrique distinguée, naquit en 1815, et commença à se faire connaître, en 1834, sur le second théâtre de Rouen, où elle chanta dans deux concerts. Douée d’une voix fraîche, bien timbrée et des plus sympathiques, la jeune Maria, appelée à Paris, y fut bientôt remarquée et chaleureusement encouragée. Le 7 novembre 1835, elle fit à l’Opéra un brillant début dans le rôle d’Alice de Robert-le-Diable, et créa l’année suivante, avec beaucoup de succès, le rôle du page dans les Huguenots.

Ayant quitté l’Opéra, cette cantatrice se fit entendre dans plusieurs théâtres de province, et fut pendant quelques années engagée au théâtre de Bruxelles, où elle tint son emploi avec distinction. Maria Flécheux mourut à Paris, le 20 septembre 1842. (Voir la Biographie des Acteurs de Paris, etc.)

FLEURY (Pierre-Dominique), né en 1768, fit ses études au collège des Jésuites de Rouen et remporta, en 1786, les prix de botanique et de mathématiques fondés par la ville. Joignant à l’amour des sciences la lecture des poëtes latins, il cultivait aussi, parmi les arts, le dessin et la musique ; mais, donnant la préférence aux sciences mathématiques, il entra dans le génie civil et fut nommé ingénieur au Havre. Ayant refusé de prêter serment lors de la Révolution, il fut porté sur une liste de suspects, mais parvint à se soustraire aux poursuites jusqu’à la chute de Robespierre.

Revenu dans sa ville natale, il travailla, avec le savant Dom Gourdin, au classement des livres qui se trouvaient alors dans les greniers de l’Ecole centrale, livres qui devaient servir plus tard à fonder la Bibliothèque publique de Rouen. Cette occupation développa chez notre compatriote le goût de la bibliographie, et il embrassa la profession de libraire. M. Fleury fut, en cette qualité, honoré de l’estime et de la confiance du cardinal Cambacérès, archevêque de Rouen. Passionné pour les bons livres et plein de discernement dans leur choix, il acquit, à bon droit, la réputation de bibliophile distingué. Il termina sa carrière dans sa ville natale, le 7 décembre 1850.

(Voir une Notice biographique en tête du Catalogue des livres ayant appartenu à M. Fleury père.)

FONTAINE (Marie-Pierre), né le 7 février 1712, embrassa l’état ecclésiastique et remplit, pendant plusieurs années, les fonctions de vicaire de Notre-Dame-de-la-Ronde. S’étant livré avec beaucoup d’ardeur à la culture des lettres, et surtout à celle de la poésie, il publia, en 1736, sous le voile de l’anonyme, un recueil de pièces anacréontiques intitulées Muse Normande, et, en 1745, il adressa au roi Louis XV une églogue à l’occasion de sa convalescence.

Reçu membre de l’Académie de Rouen, l’abbé Fontaine défraya pendant dix ans les séances publiques et particulières de cette compagnie par la lecture des Odes d’Horace, d’Anacréon et de Pindare, qu’il traduisait en vers français.