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JOUVENET (Jean), l’un des plus illustres peintres de l’école française, naquit sur la paroisse Saint— Lô de Rouen, vers la fin d’avril 1644. Il commença l’étude de la peinture sous son père, et alla ensuite se perfectionner a Pnris. Enthousiaste de son art, il s’affranchit des entraves de l’école, prit la nature pour guide, et, donnant l’essor à ses talents, il se fit bientôt un nom par son beau tableau du Mai représentant la Guérison du paralytique. Plusieurs autres tableaux, dans lesquels se révélait un génie plein de force et tout-à-fait original, mirent Jouvenet en grande réputation, et le peintre Le Brun, qui l’estimait beaucoup, se l’associa pour l’eiécution de quelques ouvrages importants, commandés par le roi i Saint-Germain, aux Tuileries, S Versailles, etc.

Reçu en 1675 membre de l’Académie de Peinture, dont il devint directeur en 1705 et recteur perpétuel en 1707, cet artiste, qui tra « * vaillait avec une facilité prodigieuse, put à peine, à partir de cette époque, suffire aux nombreux travaux dont il fut chargé, et le roi, de plus en plus satisfait de ses ouvrage ?, augmenta considérablement la pension dont il le gratifiait depuis longtemps. Atteint en 1713 d’une paralysie à la main droite, Jouvenet parvint a rendre la gauche assez habile pour peindre de cette main plusieurs grandes toiles, entre autres le Magnificat ou Visitation de la Sainte Vierge, que l’on voit encore aujourd’hui dans Notre-Dame de Paris, et le tableau qui servait de plafond a l’une des salles d’audience du Parlement de Rouen, représentant Innocence poursuivie par le Mensonge et cherchant un refuge dans les bras de la Justice (1).

Jean Jouvenet mourut â Paris, le 5 avril 1717, léguant à la postérité un nombre considérable de tableaux, exécutés, la plupart, pour des églises et des communautés religieuses. Les principaux sont : Eslher devant Assuérus ( son tableau de réception à l’Académie) ; Jésus chassant les vendeurs du Temple, Saint Bruno en prières (donnés au musée de Lyon) ; Jésus-Christ au jardin des Olives ( donné au musée de Grenoble) ; le Christ en croix ( donné au musée de Dijon) ; le Centenier aux pieds de Jésus (donné au musée de Tours) ; Présentation au Temple (donné au musée du Mans) ; le Mariage de la Sainte— Vierge (donné à la bibliothèque d’Alençon) ; Jésus chez Simon le Pharisien.

Le Musée de Rouen possède de notre compatriote les tableaux représentant un Ex-Voto, — Jsaac bénissant Jacob, — l’Annonciation,

-Jésus-Christ présenté au Temple, — l’Ascension, — Vision de sainte Thérèse, — Mort de saint François, — les douze Apôtres, esquisses exécutées en grand au plafond de la coupole des Invalides, les Apotliéoses des Évangélisles saint Matthieu et saint Luc, deux tableaux donnés en 1858 par M. Blanquart deBailleul, archevêque do Rouen ; — Portrait de M. de Séraucourt, docteur en Sorbonne ;

— Portrait de l’auteur, peint par lui-même.

(1) Ce tableau fut entièrement détruit lors de l’écroulement du plafond de cette salle, le t" avril 1812.