Page:Lebrun - Explication littérale historique et dogmatique des prières et des cérémonies de la messe - Tome 1 (1843).djvu/89

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qui en allemand signifie étendue, serviette, nappe ou mouchoir. Les Eglises d’Angleterre et de France le nommèrent simplement mouchoir , Sudarium. Bède[1], l'ancien Ordre Romain[2], et Amalaire[3] le nomment ainsi, et ils disent qu’il sert à essuyer le visage.

Du mot Mappula on a peut-être fait Manipula, qui se trouve dans les anciens Pontificaux du neuvième siècle.[4] Il est néanmoins plus vraisemblable qu’on a tiré manipula et manipulus de manus, main, à cause qu’on la porté sur le bras, ou plus communément sur le poignet, ou à la main même. Ce qui a fait dire à un ancien vocabulaire, que le Manipule est un ornement de la main. [5]

L’usage du manipule s’introduisit lorsque l’étole, dont nous allons parler , devint un ornement qui ne pouvait plus servir à essuyer le cou et le visage. On crut devoir prendre alors une espèce de mouchoir qui était un linge long et étroit , qu’on por- tait communément sur le bras ou à la main gauche, ainsi que le représente la miniature faite sous Char- les-le-Chauve au neuvième siècle. ( f ) Mais on ne différa pas long-temps de l’orner. On voit dans ces mêmes miniatures , que ces petites serviettes lon- gues et étroites avaient déjà des franges aux extré- mités. Au dixième siècle ces franges étaient d’or en quelques Églises. A la fin du onzième siècle on s’en servait encore comme d’un mouchoir , selon

(a) In MattyroL (b) . (c) (d) (e) Manipulus est ornamentum manûs. Wil. Brito in vocab. (f) Voyez au second Tome des Capitulaires de nos Rois , de l’édi- tion de M. Baluze, l’Estampe des Religieux du Chapitre de Metz, qui présentent une Bible à Charles-le-Chauve.

  1. In Martyrol.
  2. Le plus ancien Ordre Romain, écrit avant l'an 800, parle d’un mouchoir donné par le Sous-diacre en cérémonie à l’Èvéque au commencement de la Messe.
  3. L. 2. c. 24. de sudario.
  4. On lit istius Manipulas dans un Missel manuscrit de Noyon d’environ 800 ans, où sont des préparations pour la Messe ; et selon un Pontifical manuscrit de Toul d’environ 250 ans, l’Évêque, après avoir donné le manipule aux Sous-diacres, dit : In vestione harum Manipularum subnixè te, Domine, deprecamur, etc.
  5. t