recevront des armes portatives ; cela suffit à leur activité.
En même temps que la livraison du matériel existant, il faudra organiser le contrôle de l’industrie lourde, et s’assurer qu’elle se consacre aux besoins de la paix, à l’exclusion de toute fourniture de guerre.
Ce sont là exigences faciles à formuler dans une convention de désarmement, mais moins aisées à réaliser dans la pratique.
Un grand pays a mille moyens de camoufler son réarmement. Sans remonter à ceux auxquels recourut il y a plus d’un siècle la Prusse sous l’inspiration des Stein, des Hardenberg, des Scharnhorst et qui la conduisirent d’Iéna à Leipzig, il suffit, pour s’en convaincre, de relire le livre publié en 1931 par le général Nollet, président de la Commission militaire de contrôle interallié en Allemagne : Une expérience de désarmement.
Il fait observer d’abord qu’il est impossible de limiter certains éléments qui sont à la base même de la puissance militaire d’un pays : son matériel humain (« Ce sont les mères allemandes, disait au général un président de syndicat ouvrier, qui fabriquent le matériel de guerre le plus redoutable et le plus nécessaire ») ; puis son outillage national destiné aux fabrications de paix et dont une bonne partie peut se transformer instantanément en outils de guerre ; enfin ses laboratoires où se poursuivent, dans le secret, des recherches scientifiques susceptibles d’application à l’art de la guerre.
Au moment où la Commission de contrôle voulait détruire ou transformer telle ou telle machine qui avait servi pendant la guerre et qui pouvait recevoir une autre utilisation, l’Allemagne se plaignait qu’on portât atteinte à sa capacité industrielle et qu’ainsi on la mît dans l’impossibilité de payer les annuités mises à sa charge au titre des réparations. À diverses reprises, la Conférence des ambassadeurs lui donna raison.
Il est, en effet, des cas où les activités militaires et civiles se rejoignent au point de se confondre. Des fabriques d’armes et de munitions de chasse et de sport deviennent instantanément des usines d’armes portatives ; des machines-outils,