on peut être assuré que dans un tiers de siècle elle se retrouvera à pied d’œuvre pour tenter à nouveau la conquête du monde, à moins que, par ailleurs, ne lui soit opposée une force manifestement supérieure à la sienne.
Chapitre des réparations. — Le traité du 28 juin 1919 avait été rédigé en ce qui concerne ce chapitre après des études approfondies. On pourra s’en inspirer utilement.
Il posait le principe général dans l’article 213 : « Les gouvernements alliés et associés déclarent et l’Allemagne reconnaît que l’Allemagne et ses Alliés sont responsables, pour les avoir causés, de toutes les pertes et de tous les dommages subis par les gouvernements alliés et associés et leurs nationaux en conséquence de la guerre qui leur a été imposée par l’agression de l’Allemagne et de ses Alliés. »
À la fin de l’autre guerre on estimait à 1 000 milliards de francs environ les charges devant résulter pour les budgets des Alliés du fait de la guerre. Sept cents milliards représentaient les dépenses directes de guerre ; on était d’accord pour n’en pas demander la restitution, chacun gardant sa part à sa charge. On estimait à 350 milliards les dommages aux personnes (pensions) et aux biens qu’on mettait à la charge de l’Allemagne.
Ces chiffres paraissaient alors fort élevés. Que dire de ceux qui apparaîtront demain dans les mémoires des experts chargés des évaluations ? On en frémit d’avance. Le calcul sera délicat de la part qui en doit être laissée à la charge du Reich, obligé lui-même de réparer les dommages causés à ses villes et à ses usines par les bombardements aériens. Mais il conviendra de ne pas subir les entraînements néfastes des lendemains de la guerre 1914-18. Au besoin on contrôlera annuellement la situation générale de l’Allemagne, ses opérations financières et commerciales, ses biens, ses approvisionnements, sa capacité de production.
Traitement sévère sans doute, mais traitement juste. Comment admettre qu’un peuple qui a semé tant de ruines de par le monde, aggravant encore sa responsabilité par des actes de brutalité et de sauvagerie indignes d’une nation civilisée, puisse reprendre au lendemain du cataclysme sa bonne et douce existence sans supporter sa part, sa large part,