du traité, quand ils voyaient les Alliés en désaccord sur la mise en œuvre des moyens de pression, quand ils notaient la disparition du ciel de Rhénanie des drapeaux américain et anglais ou quand leur parvenaient les échos des conférences successives où on remettait sans cesse en cause les clauses financières ! Soyons sans illusion. Ce sera la même chose cette fois. L’Allemagne ne sera pas moins habile à susciter et à exploiter des sujets de division entre les Alliés. Les successeurs de Stresemann ne manqueront pas de relire les fameux « Papiers » et d’y puiser de nouvelles finasseries.
Là réside un grand danger. Il est à craindre que, les hostilités terminées et malgré les engagements pris, les peuples n’aient tendance à se renfermer dans leurs frontières et à accorder tous leurs soins à leurs intérêts particuliers.
Que des crises économiques comme celle qui a secoué le monde après l’autre guerre sévissent à nouveau, les opinions publiques s’énervent, elles exigent de leurs gouvernements des mesures appropriées, dans l’oubli des obligations internationales antérieurement souscrites. Si les gouvernements n’ont pas l’énergie de résister à ces poussées, s’ils ne savent pas consentir les sacrifices nécessaires au maintien d’une vie internationale saine et bien réglée, on peut s’attendre à toutes les surprises dans l’application du traité de paix.
L’obligation de concourir à la victoire a été le ciment qui a maintenu l’union étroite des Alliés dans la guerre. L’application rigoureuse du traité doit être dans la paix le ciment qui les lie.
Il y a quelques jours était réunie à Chicago une conférence internationale en vue de fixer les principes généraux des aviations commerciales des divers pays après la guerre. C’est là assurément une matière importante vu le rôle primordial que jouera demain l’aviation civile dans les relations internationales. Il ne semble pas cependant qu’il soit tellement compliqué de fixer ces principes. Cependant les délégations ont discuté, semble-t-il, plusieurs semaines sans arriver à un accord total, d’après les communications faites à la presse.
Chaque nation a son système préféré. Elle s’y tient, convaincue que ses intérêts l’exigent. Il semble pourtant qu’il