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Nos actions se répartissent en deux catégories : celles qui nous sont inspirées par nos sentiments et celles qui sont le résultat d’une décision mûrement délibérée ; ces dernières seules, par leur répétition, nous forgent la volonté.

Donnons un exemple concret.

La timidité provient généralement de l’imagination. Il suffit de nous raisonner, de nous dire que nous sommes aussi instruites, aussi habiles que telle de nos compagnes qui n’est pas timide, et que nous sommes à même de faire autant et peut-être mieux qu’elle. Persuadons-nous que la mentalité moyenne n’est pas supérieure à la nôtre et qu’il suffit de nous comporter comme si nous étions au milieu de nos sœurs, de nos compagnes, comme si nous nous adressions à d’autres nous-mêmes.

Répétons-nous ces suggestions, puis disons-nous : « J’ai bien réfléchi, maintenant je vais de l’avant. » On agira, on répétera ses actions jusqu’à réussite complète.


Le rôle de la réflexion et celui de l’action sont mis en évidence dans cet exemple. Il nous sera facile de procéder de la même manière dans des cas analogues. Aussi, en agissant nous deviendrons de plus en plus maîtresses de nous-mêmes.

La volonté acquerra de cette façon un grand empire sur les autres facultés de l’âme ; elle ré-