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mentées à même d’en apprécier la réelle valeur éducative.

Ne comptons pas uniquement sur notre mémoire ; nous l’avons déjà dit et nous le redirons encore, annotons sur des fiches que nous relirons souvent ce que nous voulons ne pas oublier et nous rappeler à propos ; relisons souvent celles qui nous rappellent nos points faibles.

Pour réussir l’œuvre de notre perfectionnement, il est nécessaire d’être un peu stratège. Sans doute un caractère généreux, se rendant compte de ses défauts, voudrait s’attaquer à tous à la fois et mener de front leur réforme radicale et complète. Théoriquement aucun défaut ne doit être toléré, aucune vertu exclue, car les vertus se soutiennent mutuellement et en négliger quelqu’une serait faire tort aux autres. Mais un combat général, disséminant les forces, n’aurait pas chance d’aboutir à une victoire décisive. Mieux vaut procéder avec méthode, renforcer d’abord les points faibles, corriger notre défaut dominant en nous efforçant de lui substituer la vertu opposée et ne passer à un autre qu’après succès complet.

Des obstacles sérieux se présenteront. Que même les rechutes ne nous découragent pas. Efforçons-nous de les éviter par une vigilance continuelle, en les prévenant dans leurs causes même lointaines, en veillant sur nos paroles, sur notre imagination, sur notre cœur.