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les devoirs. Mais comme la préparation à un état n’engage en rien pour l’avenir, comme elle est même indispensable pour se prononcer en pleine connaissance de cause au moment requis, il est tout naturel que la jeune fille se prépare au mariage, puisque c’est l’état le plus normalement accepté et que la préparation dans cette voie ne nuit en rien aux deux autres états pour lesquels on pourrait encore se prononcer avantageusement dans la suite.

En général, on ne prépare pas suffisamment la jeunesse au mariage. C’est cependant un sacrement qui exige une préparation au moins aussi sérieuse que les autres, puisqu’il ne concerne pas seulement les époux, mais qu’il exerce en plus une influence souvent décisive sur le bonheur des enfants.

Dans les pensionnats, on en parle parfois, mais trop discrètement, les maîtresses préférant remettre cette importante question au soin des familles. Chez certains parents, il y a parfois trop d’empressement à vouloir établir leurs enfants. Mais on n’envisage souvent la question qu’au point de vue mondain. La prévoyance exige que les jeunes filles reçoivent de bonne heure cette préparation ; car leurs parents peuvent mourir avant qu’elles ne soient établies et les orphelines font souvent de mauvais mariages, parce qu’elles n’ont pas assez d’expérience personnelle pour faire un bon choix.

La condition essentielle du bonheur dans le