Page:Leclercq - Promenades dans les Pyrénées.djvu/12

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Mais voilà que tout à coup l’horizon s’élargit, et la verdoyante vallée d’Argelès apparaît, délicieuse oasis qui semble s’être égarée au milieu d’un chaos de montagnes. Tous les enchantements de la nature sont ici prodigués : champs de maïs, vignobles, arbres fruitiers, prairies émaillées de petites fleurs jaunes, où broutent des troupeaux de brebis sous la garde d’un pâtre en veste courte, ou d’une bergère en capulet ; ces prairies sont arrosées par une infinité de ruisseaux, et çà et là des arbres touffus complètent le riant tableau. Je salue en passant la tour de Vidalos, dont la masse ruinée, se découpe nettement sur le ciel bleu. C’est encore une de ces vieilles tours romaines. « Sa position, dit l’archéologue Justin Lallier, était, il faut en convenir, merveilleusement choisie à l’entrée de la vallée, sur un monticule boisé. Ces ruines n’ont gardé aucun vestige digne d’intérêt : le lierre court le long des murailles noircies par le temps, et les oiseaux de proie sont aujourd’hui les seuls hôtes de ce vieux donjon. »

Au centre de la vallée se trouve la petite ville d’Argelès, qui ne doit sa célébrité qu’à la merveilleuse beauté de son site. Pittoresquement assise au sommet d’une montagne, elle domine toute la vallée, où sont éparpillés une quantité de villages