Page:Leclercq - Promenades dans les Pyrénées.djvu/24

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le feu pétilla dans l’âtre, et l’on causa, tandis que le chien de l’un des gardiens s’étendait aux pieds de son maître. Tout à coup l’animal dresse l’oreille, et d’un bond s’élance éperdu à travers la fenêtre, dont il brise les carreaux. Son maître a deviné, et, prompt comme l’éclair, s’élance après lui ; Ce fut l’affaire d’une seconde ; un terrible craquement se fait entendre : la maison disparaît. Quelques-uns de ses débris se retrouvèrent plus tard à plus de cent pieds de hauteur sur le versant opposé de la montagne. Des gardiens, que l’avalanche emporta, on ne revit plus jamais la trace.

Dominique s’était empressé ; dès notre arrivée à Barèges, de nous chercher un second guide et un troisième personnage, qui devait ramener les chevaux quand les neiges nous obligeraient d’abandonner nos montures pour continuer à pied l’expédition. Nous étions munis chacun d’un bâton ferré, et notre cortège, ainsi équipé, sortit du village. Quelques curieux riaient de nous. voir partir si gaillardement vers le Pic du Midi, prétendant que nous n’en atteindrions jamais le sommet en pareille saison. D’autres nous prédisaient notre retour au bout d’une heure. Mes guides leur répondaient par des bouffonneries analogues.

Nous laissâmes Barèges derrière nous ; et nous prîmes un mauvais sentier rocailleux à la droite