Page:Leclercq - Promenades dans les Pyrénées.djvu/42

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vautour, notre monde habité paraît un jouet d’enfant : toutes les lignes de la perspective paraissent brouillées, et les travaux humains les plus gigantesques ont l’air d’ouvrages de fourmis. Les deux villes de la Bigorre, Tarbes et Bagnères, paraissaient comme deux points dans l’espace. L’Adour serpentait comme un ruban d’argent au milieu de la plaine, et ses capricieux méandres scintillaient comme une glace polie. À ma gauche, j’apercevais la petite ville de Lourdes avec son château et son lac qui brillait dans un cadre de verdure. Et par delà, le regard planait sur les landes et les plaines du Béarn, où je remarquais, à quinze lieues en droite ligne, la ville de Pau, qui se laissait reconnaître à la silhouette du vieux château où naquit Henri IV. À l’est, je voyais reluire les eaux de la Garonne, et dans un immense éloignement je distinguais quelques lignes grisâtres qui indiquaient la place de quelque grande cité du Midi, Toulouse peut-être.

Enfin, aux dernières limites de l’horizon, vers l’occident, une grande lueur azurée, brillant d’un plus vif éclat que le ciel, attirait mes regards : cette lueur provenait de l’océan Atlantique, dont j’étais séparé par quarante lieues de montagnes.

Et au-dessus des cimes couronnées d’un hiver perpétuel, un soleil d’été s’avançait dans sa gloire, répandant partout ses rayons d’or et de feu. Que