Page:Lecluselle - Au camp de Soltau, 1919.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 60 —

toutes ces beautés naturelles avec comme fond de décor cette prestigieuse montagne que l’on ne cesse d’admirer « Les dents du Midi ».

L’air vivifiant que l’on y respire à pleins poumons rend vite à nombre d’entre nous la santé physique, quant à la santé morale, elle nous revint naturellement par suite de cette sympathie, de cette chaude cordialité dont la population suisse n’a cessé de nous entourer, parce qu’elle voyait, dans les internés belges en particulier, les soldats d’un petit pays neutre et indépendant comme le sien, et qui n’avait pas voulu forfaire à l’honneur, elle voyait surtout des hommes affaiblis par une trop dure captivité qui avaient lutté pour une cause qui lui a toujours été chère : celle du Droit et de la Justice.

Anciens prisonniers qui avez été internés en Suisse, où vous avez recouvré la liberté et la santé, gardez une place dans votre cœur à ce peuple brave et généreux qui a tant fait pour soulager les misères des belligérants en général, et surtout des Belges.

Mères, femmes, enfants, frères, sœurs, qui avez revu ceux qui vous étaient chers en bonne santé, n’oubliez pas que c’est à la Suisse que vous le devez, n’oubliez pas qu’il existe un peuple qui aime la Belgique et où le nom de Belge est respecté et honoré.

Décembre 1917.