Près de mon palais solitaire,
Autrefois plein de faux amis,
Du peuple j’entends la colère
Il m’accuse et moi je gémis.
À tous les coups mon âme est prête,
Mais où m’entraînent ces bourreaux ?
Où suis-je ? J’entends sur ma tête
Se croiser de fatals ciseaux.
On m’arrache le diadême,
Un voile est posé sur mon front ;
Je vais donc survivre à moi-même !
Non, je mourrai de cet affront.
Ô vous, pastourelles naïves,
Qui portiez envie à mon sort,
Dans quelques romances plaintives
Placez mon nom après ma mort ;
Dites de Marie Antoinette
L’ambition et les malheurs.
J’expire un peu plus satisfaite
Si votre Reine obtient des pleurs.
ROMANCE[1].
Au sein de nos campagnes
Célébrons la liberté ;
Des vallons aux montagnes
Que ce cri soit répété.
Un petit moment de guerre
Ramène le bon vieux tems ;
Chez nous c’est encore la terre,
La terre des anciens Francs.
Buvons à tasse pleine
À notre divinité,
Chantons à perdre haleine,
Célébrons la liberté !
- ↑ Pas de titre dans le manuscrit.