Page:Lecomte - Eugène Grangé, paru dans La Chanson, 01 janvier 1880.djvu/14

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Je suis né pauvre, et je mourrai
Pauvre, en ma peau de prolétaire,
Ayant, pour couche un coin de terre
Où, libre et de tous ignoré,
Je dors sous le ciel azuré.
Dans les palais, sombres bastilles,
N’entre jamais l’astre vermeil
Qui vient égayer mon réveil ;
Ses rayons dorent mes guenilles :
Rois, ôtez-vous de mon soleil !

Et le poète n’a-t-il pas fait un pas décisif vers la lumière en composant ce couplet impitoyable :

Sur ses sujets, la royauté
Prélève une liste civile,
Leur donne peu de liberté
Et beaucoup de sergents de ville ;
Au peuple elle impose la loi,
La noblesse en est affranchie…
J’aime l’équité, c’est pourquoi
Je n’aime pas la monarchie !