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Page:Lecons d-anatomie comparee de georges cuvier tome1.djvu/163

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ces couches qui doivent successivement venir en augmenter l’épaisseur, sont-elles produites par développement, ou par simple juxta-position ? Des vaisseaux nourriciers vont-ils déposer le suc calcaire dans les divers points de leur épaisseur, ou transsudent-elles seulement au travers de la peau de l’animal pour se coller aux couches préexistantes ? Voilà des questions sur lesquelles les physiologistes ne sont point d’accord.

Le corps des limaçons ne paroît adhérer à la coquille qu’à l’endroit des muscles seulement ; et Réaumur ayant placé entre ce corps et les endroits de la coquille qu’il avoit cassés exprès, des pellicules minces, ces cassures ne se sont point réparées, tandis que celles où aucun obstacle n’arrêtoit les sucs qui pouvoient y arriver de la surface de la peau, se remplissoient promptement.

Ces faits prouveroient en faveur de la simple juxta-position, d’une matière transsudée ; cependant on voit, d’un autre côté, que l’huître et la moule adhèrent à leur coquille non seulement par les muscles, mais encore par tout le bord de leur manteau. De plus, l’huître a toujours à sa valve convexe, entre les deux dernières couches calcaires, un vuide considérable, rempli d’une eau fétide et amère, et qui communique avec l’intérieur du corps par une ouverture particulière. Comment ce vuide se formeroit-il, et sur-tout comment se détruiroit-il à chaque nouvelle formation de couche, si des vaisseaux artériels et des vaisseaux absorbans