D’autres agiteront, dans les ténèbres blêmes,
L’échevèlement roux des torchères d’airain,
Et verront vaciller la lampe des problèmes
Sous le souffle spectral de leur ciel souterrain.
D’autres, qui veilleront sur la stupeur des gnoses,
Epelleront le mot des arcanes perdus,
Et viendront demander l’unique fin des causes
Au stérile trésor des textes défendus.
Mais mon rêve, indulgent à leur rêve inutile,
N’entend, sur le chantier de leurs puissants travaux
Que le heurt bref des pics frappant le sol hostile,
Et la pioche sonnant sur le creux des caveaux.
Loin du roc implacable et qu’à peine égratigne
Le furieux effort de leurs muscles bandés,
Mes strophes fixeront, dans leur splendeur insigne,
Les derniers chants divins dans le soir attardés.
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