Page:Leconte - La Tentation de l’homme, 1903.djvu/129

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L’HÉCATOMBE


 
Houles des océans éternels, millions
De croupes d’ombre et d’or par la révolte arquées,
Hurlant l’horreur de vos vaines rébellions
Dans un fracas d’éclairs et de chaînes choquées,

Qu’aux mailles de ses lourds filets aux nœuds de fer
La pesanteur fatale étreint, et broie, et traîne,
Vous qui criez vers nous, avec des voix de haine,
L’éternelle agonie aveugle de la mer ;

Hécatombes des eaux farouches, douloureuses
Peut-être de n’avoir jamais su le sommeil,
Et qui clamez sans fin, vers le muet soleil,
Votre épouvante d’être à jamais ténébreuses ;