Page:Leconte - La Tentation de l’homme, 1903.djvu/152

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Aux crins éblouissants de mon cheval terrible…
Rien n’arrachera plus de l’étreinte, insensible
      Ainsi qu’un étau de métal,
Des rets profonds de la pensée étincelante,
Ton désespoir cabré dont l’horreur ensanglante
      Les mailles du filet brutal.

Allons ! la route est longue et la tâche commence !
Sous les cieux où planait ta royale démence
      Marchons, chercheurs de vérités,
Et je serai le maître et tu seras l’esclave,
De qui la pourpre vive à mes bras qu’elle lave
      Mettra des joyaux irrités,

Et, si jamais ton obéissance assouplie
Souffre que, sans péril, ma clémence délie
      Tes entraves aux lacs d’airain,
Tu marcheras devant mon rêve et dans ma voie,
Vêtu de bronze, armé de fer, drapé de soie,
      Ainsi qu un héraut souverain,