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Page:Leconte - La Tentation de l’homme, 1903.djvu/73

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Seuls, son rêve sinistre et sa rouge douleur
Ont peuplé lentement de terreurs ambiguës,
De vénéneux épis et de flèches aiguës,
Le temple calme et blanc de la nature en fleur,

Seul, s’enivrant du bruit vain de ses vains tumultes,
Son esprit, créateur des Esprits, a construit
L’Autel, et déchaîné dans la sereine nuit
L’impiété sanglante et grave de ses cultes.

Seules, les mains d’airain de ce forgeron noir,
Autour de la beauté radieuse et suprême,
À tordu les serpents venimeux du blasphème
Et fait siffler les cent gueules du désespoir…

Telle, elle s’érigeait la cité monstrueuse,
Avec ses tours, avec ses murs et ses remparts
Dominateurs, et qui, montant de toutes parts,
Faisaient, sous les cieux plus vides, l’ombre plus creuse.