Page:Leconte - La Tentation de l’homme, 1903.djvu/81

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Cherchent, en déblayant le funèbre niveau
Des cendres où leur foi s’endort ensevelie,
La formule promise à leur destin nouveau.

Là, d’austères fervents d’un sanctuaire impie,
Où la Vertu, dans sa pompe vaine, apparaît,
Adorent, au profond de leur temple secret,
La détresse voulue et la douleur subie,
Martyrs sans espérance et damnés sans regret ;

Et, derniers sectateurs de la dernière idole,
Dont l’âme, résignée à ne plus rien savoir,
Garde au culte hautain du stoïque devoir,
Pour symbole dernier et dernière parole,
De leur stérile orgueil l’infécond désespoir,

Leur démence a peuplé des ombres de sa haine,
Par delà la splendeur de leur soir sans remord,
Au seuil toujours béant des portes de la Mort,
L’Enfer intérieur du cœur, seule géhenne
Que l’Esprit délivré n’ait pas éteinte encor :