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Page:Leconte - Le Bouclier d’Arès, 1897.djvu/177

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LE TOMBEAU




Quand je m’endormirai sous la splendeur des astres,
Mes strophes flamboieront auprès de mon cercueil ;
Les torchères de fer de mon farouche orgueil
Jetteront dans le vent la pourpre des désastres ;

Et les aigles du Verbe, apaisant leur essor,
Grouperont leurs faisceaux en un vol de victoire,
Pendant que se tairont, autour de ma mémoire,
Les trompettes de bronze et les cymbales d’or.

Aux quatre angles du lit funéraire dressées,
Témoins en qui revit mon rêve surhumain,
Surgiront, de leur glaive éclairant le chemin,
Des figures de Dieux créés de mes pensées.