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LES VAINCUS.

Il a vu les vieillards, prisonniers inutiles.
Se rouler dans le sable ainsi que des reptiles,
En crispant des moignons coupés, et, sur les croix,
Se tordre mutilés les cadavres des Rois.
Il a versé le plomb fondu dans les entrailles
Des chefs, et cimenté les fentes des murailles
Avec la chair encor tremblante des captifs,
Foulé sous le sabot des étalons rétifs
Des ventres convulsés et blancs de jeunes filles
Qui sursautaient, ainsi que d’atroces chenilles.
Lui-même, observateur du rite ancien, s’armant
Du fer rougi qui siffle et du charbon fumant,
A fait sauter les yeux hors des orbites vives
Et scellé d’un anneau de bronze les gencives
De milliers de vaincus liés à des poteaux.
La peau des écorchés criait sous les couteaux,
En lanières de cuir lentement rabattues ;
Et, rouges, pantelants, pareils à des statues
De viande, ils ont montré, hideusement mouvants,
Dans des trous pleins de vers leurs yeux encor vivants.