Ils barraient comme un mur le désert qui les garde,
Les princes de Saïs, les princes du Delta,
Et les Ethiopiens à la face camarde
Venus de la lointaine et noire Napata.
Tous avaient ceint le glaive et bouclé la cuirasse
Sur leur torse de cuivre aux larges pectoraux :
Les rouges cavaliers suivaient, la lance basse,
Les enseignes d’émail à têtes de taureaux :
Les cavales du Nil, les juments bolbitines
Hennissaient dans le souffle épais des étendards,
Et, des tours d’Ascalon, les vierges philistines
Cherchaient les Rois de Kem dans la forêt des dards.
Devant tous, contenant son écumant quadrige,
Dans son manteau sacré par les émaux fleuri,
Coiffé du pshent conique où rayonnant s’érige
Le divin uraeos des maîtres de Mousri,
Tahraq, noir héritier de vingt-deux dynasties,
Prince de Koush, seigneur du Fleuve et de la Mer
Lointaine, menait ses hordes appesanties
Par le pillage des temples de Manofer.
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