Page:Leconte - Le Bouclier d’Arès, 1897.djvu/63

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Les germes, par milliers, du fond de la substance,
En tes flancs maternels montent à l’existence,
D’une ascension lente et d’un vol continu.
La palpitation de leurs millions d’ailes,
Dans les brises fidèles,
Épand l’obscur vertige et le charme inconnu.

Sous tes pieds, ô Déesse ! au ciel des nuits sereines,
Entends vibrer, avec les souffles des haleines,
Des cimes de l’aurore aux flancs du Libanon,
Le chœur universel des choses et des êtres,
Et, comme d’anciens prêtres,
Les cèdres orageux s’incliner à ton nom.