Page:Leconte - Le Bouclier d’Arès, 1897.djvu/65

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INVOCATION.

Descends sur Ninive, ô Reine aux yeux glauques,
Au son des tambours et des sistres rauques ;
Dans les cieux calmés,
Verse tes parfums par les chaudes brises
Et fais tressaillir, sous les hautes frises,
Les désirs pâmés.

Éclatez au vent, cuivres des cymbales !
Sur les tambourins, rythmez, ô crotales,
Les sourds tympanons,
Répétez, échos des murs fatidiques,
Les nombres divins aux lettres mystiques
Qui forment tes noms.

Ta Ville t’appelle, et nous, tes servantes,
Dénouant au vent nos tresses mouvantes,
Au souffle d’Asshour,
Ouvrant sur nos seins nos robes lamées,
Nous crions vers toi, pâles affamées
D’extase et d’amour.