Aller au contenu

Page:Leconte - Le Bouclier d’Arès, 1897.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.






Courbant sous les fardeaux nos épaules flétries,
Comme des ânes sous le bâton des âniers,
Oubliant nos petits pourris dans les charniers,
Nous nous engouffrerons dans la nuit des carrières :
Nos ongles de nos doigts tomberont, et les pierres
Prendront la forme avec l’empreinte de nos dos,
La sueur fumera sur nos corps, et nos os
Perceront la maigreur de nos chairs déformées.
Des uns, dans la lueur des forges allumées,
Près des fourneaux de brique enchaînés par le cou,
Veilleront jour et nuit, hâves, le regard fou.
Leur peau se séchera sous la chaleur des grilles,
Et les rendra pareils, de la nuque aux chevilles,