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Page:Leconte - Le Bouclier d’Arès, 1897.djvu/93

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LES BOURREAUX




Sans que l’on ait ouï le fer froissé bruire,
Hors des rangs entr’ouverts silencieusement
Des hommes sont sortis, et, sous le firmament,
Ils se tiennent debout dans leur nudité rouge :
Et sur leurs bras noueux nulle fibre ne bouge.
Leurs poignets de géants semblent d’horribles gonds,
Et leur face, brûlée au reflet des charbons,
Qu’une ride féroce orgueilleusement barre,
Mufle brutal sculpté dans un métal barbare,
Est terrible, et semblable aux faces des taureaux.
Leur front est sans pensée.
Leur front est sans pensée. Et ce sont les bourreaux.