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HÉLÈNE.

Verse la flamme auguste aux hommes comme aux Dieux,
S’écroule, et que l’Hadès impénétrable et sombre
Engloutisse le monde éternel dans son ombre,
Si, délaissant ton culte et rebelle à tes lois,
Je doutais, Apollôn, des accents de ta voix !
Ô fiers enfants d’Hellas, ô races courageuses,
Emplissez et troublez de clameurs belliqueuses
La hauteur de l’Olympe et l’écho spacieux
Des plaines et des monts où dorment vos aïeux !
De l’Epire sauvage aux flots profonds d’Aigée,
Levez-vous pour venger la patrie outragée !
Saisissez, ô guerriers, d’une robuste main
Et le glaive homicide et la pique d’airain !
Pousse des cris, puissante Argos ! Divine Athènes,
Couvre la vaste mer d’innombrables antennes…
Et vous, ô Rois d’Hellas, emportez sur les flots
La flamme avec la mort dans les remparts d’Ilos !


LE CHŒUR DE FEMMES.



STROPHE.


Quand du myrte d’Éros la vierge est couronnée,
          Et, sous le lin éblouissant,
S’approche en souriant des autels d’hyménée,
Les Kharites en chœur conduisent en dansant
          Son innocente destinée.
Son cœur bondit de joie, et l’Époux radieux
La contemple, l’admire et rend grâces aux Dieux !